L’information n’a commencé qu’à circuler mardi : plusieurs dizaines de rebelles du groupe armée de l’UPC, l’Unité pour la paix en Centrafrique, ont attaqué samedi à l’aube la base des Forces armées centrafricaines, les FACA, dans la ville de Nzacko, préfecture de Mbamou, dans l’extrême sud-est du pays. Huit soldats ont été tués selon l’administration locale. Les soldats ont fui et ce sont les rebelles qui circulaient dans la ville de quelque 15 000 âmes jusqu’à mardi matin. Une partie de la population se cache désormais dans la forêt.
Une première attaque des rebelles de l’UPC sur la même position des FACA avait fait 8 morts dans les rangs de l’armée et 4 du côté des assaillants le 7 mars dernier, selon l’administration de Nzacko. Ce sont cette fois huit soldats et deux rebelles qui ont perdu la vie lors de ce nouvel assaut, selon la même source.
Pris sous le feu des assaillants, le reste des FACA a dû se replier dans la ville voisine de Bakuma ou dans la brousse. Depuis, la population qui craint d’être prise entre deux feux, vit la peur au ventre dans l’attente d’une contre-offensive de l’armée et de son allié russe.
« La population a très peur, explique Laurent Samedi, un des adjoints au maire de Nzacko. Elle est partie dans la forêt parce qu’elle a entendu des rumeurs disant que les FACA et les Russes vont venir ici pour un nouvel affrontement. Donc les gens sont partis se cacher dans la forêt. »
Le porte-parole de l’état-major des FACA a confirmé cette attaque. Mais le colonel Augustin Ndangokpayo n’était pas encore en mesure de confirmer ou infirmer ce bilan mardi, une enquête étant toujours en cours pour faire la lumière sur ce qui s’est passé il y a quatre jours, a-t-il expliqué.
De son côté, la Minusca dit avoir envoyé depuis deux jours une patrouille de sa force vers Nzacko. Mais elle progresse lentement en raison de routes fortement dégradés par la saison de pluie.