Les quatre accusés au procès de l’attentat de Grand-Bassam, qui avait fait 19 morts en mars 2016, ont été condamnés à la perpétuité, mercredi 28 décembre. Le tribunal s’est rangé à l’avis donné par le procureur de la République au moment de rendre son verdict. Sept autres accusés, absents, ont aussi écopé de la perpétuité par contumace.
Après cinq semaines de procès, le tribunal a suivi la position du procureur de la République, Richard Adou. Celui-ci avait demandé, la semaine dernière, « une peine exemplaire et dissuasive » et avait requis la perpétuité pour les quatre accusés présents dans la salle.
Les quatre hommes présents à l’audience, Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidi Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry, étaient accusés d’être complices de l’attaque qui a coûté la vie à 19 personnes dans la ville balnéraire de Grand-Bassam. Ils avaient aidé les organisateurs pour l’hébergement, le transport ou encore le repérage.
Les voies de recours envisagées
Les quatre ont toujours nié et clamé leur innocence depuis le début de l’instruction. Après l’audience, leur avocat, Me Saki, a dit « sa tristesse pour ces quatre personnes qui auraient dû être acquittées. Le tribunal aurait dû aller jusqu’au bout de sa démarche. Mais nous ne désespérons pas, car des voies de recours existent ». La défense avait demandé l’acquittement pur et simple. Elle a désormais vingt jours pour faire appel.
Au total, ils étaient dix-huit accusés. Parmi eux, sept absents, en fuite ou en détention au Mali, ont été condamnés par contumace à perpétuité. On trouve parmi eux Kounta Dalla et Ould Baba, les deux cerveaux de l’opération. Tous étaient accusés sans distinction « d’actes terroristes, assassinat, tentative d’assassinat, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre et complicité desdits faits ». Sept d’entre eux ont été acquittés.
Entre soulagement et frustration pour les parties civiles
La nouvelle a été reçue avec soulagement par les parties civiles qui attendaient que le procès se termine enfin. Cela faisait près de sept ans que les parties civiles attendaient ce verdict. Des indemnités leur ont aussi été accordées. Une compensation financière pour les familles de victimes, mais aussi pour ceux dont les activités économiques ont pâti de l’attaque, comme Patrick Colin, le propriétaire de l’hôtel La Nouvelle Paillote qui a été pris d’assaut par les terroristes et qui a dû effacer lui-même les impacts de balles.
Mais il y a aussi un sentiment de frustration. L’avocate des parties civiles, Me Rimailho, qui n’avait pas pu se déplacer à Abidjan pour assister au procès, a rappelé que les quatre accusés présents n’étaient que, « des petites mains de la logistique » et que les cerveaux, eux, étaient absents. Elle aurait aussi souhaité une gradation dans les peines appliquées en fonction de la gravité des actes effectués, a-t-elle dit.
RFI