Dans son discours du 31 décembre des vœux à la nation, le président Biya a fait une série d’annonces dont une qui a particulièrement retenu l’attention. Il s’agit du probable retour de l’opération Épervier, du nom de cette opération mains propres, qui a déjà vu l’emprisonnement de plusieurs anciens ministres et directeurs généraux des sociétés publiques. De quoi faire trembler dans les sphères de la haute administration.
Bien plus qu’une mise en garde, l’annonce présidentielle avait clairement des allures de menaces. Paul Biya a redit, et ce à un an d’intervalle et dans des circonstances similaires, que des jours sombres s’annonçaient pour des gestionnaires indélicats, que ceux qui s’enrichissent illicitement en spoliant l’État vont rendre compte, a-t-il notamment asséné, dénonçant la persistance de la corruption et de ses effets néfastes sur l’économie et l’ensemble de la société.
Pour le politologue Njoya Moussa, cette annonce doit avoir fait perdre le sommeil à plusieurs hauts fonctionnaires, directeurs généraux et autres ministres. L’universitaire rappelle en soutien à ses hypothèses que Paul Biya a autorisé il y a quelques mois, et de façon tout à fait inédite, la Chambre des comptes à rendre public son rapport d’enquête sur la gestion des fonds Covid, lequel rapport particulièrement accablant a par la suite été présenté au Parlement.
L’autre gros dossier dans lequel la fortune publique aura été particulièrement mise à mal et où les responsabilités restent à établir, est tout ce qui a entouré la préparation et l’organisation de la CAN 2022 que le Cameroun a récemment abritée.
rfi