Un sommet extraordinaire de la Cédéao est annoncé pour le 4 juin à Accra, le Ghana exerçant en ce moment la présidence tournante de l’organisation sous-régionale. Il sera notamment consacré au Mali, mais aussi au Burkina et à la Guinée.
Ces dernières semaines, les visites officielles, discrètes ou secrètes, se sont multipliées à Bamako et dans les capitales de la sous-région. Le président togolais Faure Gnassingbé n’a pas ménagé ses efforts, à la demande des autorités maliennes de transition, qui l’ont chargé de plaider leur cause auprès des chefs d’État voisins. L’Organisation de la coopération islamique a également dépêché un envoyé spécial, en tournée dans la sous-région depuis fin avril, afin de soutenir les efforts du médiateur nigérian Goodluck Jonathan.
Depuis plus de quatre mois, les sanctions économiques et financières imposées par la Cédéao étranglent les finances publiques et les ménages maliens. Les autorités maliennes de transition ont pris le pouvoir en août 2020, il y a un an et neuf mois.
Depuis une dizaine de jours, certaines sources politiques et diplomatiques évoquent une possibilité de compromis sur une prolongation de la transition d’encore 16 à 18 mois, assortie de la mise en place d’un gouvernement dit « de mission », dont l’objectif serait principalement d’organiser les futures élections présidentielle et législatives.
Vers une levée des sanctions ?
Un tel accord est-il réellement sur les rails ? C’est en tout cas la dynamique de certains chefs d’État, assure une source proche des négociations, qui évoque notamment les tentatives du Sénégal, du Togo ou du Bénin pour assouplir les positions de la Côte d’Ivoire et du Niger.
Si un accord était trouvé, permettrait-il une levée des sanctions immédiate, comme le souhaite Bamako ? Ou progressive, en fonction de l’avancée des préparatifs électoraux, comme le prévoit depuis le début la Cédéao ? Des partis politiques maliens d’opposition pourraient-ils être intégrés au futur gouvernement ? Quid de l’actuel Premier ministre Choguel Maïga, dont la personnalité braque de nombreux partenaires internationaux du Mali, y compris sur le continent ?
En mars dernier, le Président malien de transition Assimi Goïta avait été personnellement invité à un précédent sommet, ce qui avait déjà soulevé de nombreux espoirs sur une imminente sortie de crise. Espoirs finalement douchés par le refus du colonel Goïta de se rendre à Accra : le sommet avait consacré la poursuite des sanctions et des négociations entre la Cédéao et Bamako pour un retour à l’ordre constitutionnel.