Un large remaniement est intervenu au Togo dans un contexte militaire très tendu dans l’extrême nord du pays. La ministre des Armées, Marguerite Essossimna Gnakadè, est limogée. Son ministère sera désormais directement rattaché à la présidence. Un nouveau chef d’état-major des Forces armées togolaises est nommé.
La ministre des Armées et le chef d’état-major des Forces armées togolaises ont-ils fait les frais de la dégradation de la situation sécuritaire dans l’extrême-nord du pays ? La question peut se poser.
Les régions frontalières avec le Burkina Faso sont la cible d’attaques répétées depuis 13 mois. Certaines sanglantes comme celle qui a frappé la préfecture de Kpendjal en juillet dernier. Plusieurs personnes avaient alors été tuées. Fin novembre, la zone de Tiwoli avait été touchée par deux attaques, dont l’une aurait coûté la vie à une dizaine de militaires, selon plusieurs sources jointes par RFI.
C’est certainement pour tenter de mieux contenir la menace jihadiste que Faure Gnassingbé a donc décidé d’opérer ce double changement. L’annonce en a été faite jeudi soir, 22 décembre, à la télévision. Marguerite Gnakadè, sa ministre des Armées, est remerciée. Comme il l’avait déjà fait entre 2007 et 2020, le président togolais a choisi de reprendre lui-même le contrôle de ce ministère, qui sera donc rattaché à la présidence.
Autre changement : le général Dadja Maganawé est évincé de son poste de chef d’état-major des Forces armées togolaises. Une éviction qui n’est pas vraiment surprise selon un bon connaisseur du dossier. Il est remplacé par l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, le colonel Tassounti Djato, qui est promu au grade de général.
RFI