En l’espace d’une semaine, l’armée nigériane a mené une série d’opérations militaires décisives, éliminant 92 membres de groupes terroristes. En plus de ces pertes infligées aux insurgés, 75 otages ont été libérés et 111 autres capturés, dans un contexte de lutte contre l’insurrection et les menaces liées à l’extrémisme. Ces succès témoignent de l’engagement de l’armée nigériane à éradiquer les groupes terroristes qui sévissent dans le pays.
Selon Marcus Kangye, porte-parole du ministère nigérian de la Défense, ces opérations ont également permis d’arrêter 18 individus impliqués dans des activités criminelles, notamment des vols de pétrole sur les oléoducs. En plus des arrestations, l’armée a saisi une grande quantité d’armements, ce qui affaiblit encore les capacités logistiques des groupes terroristes. Les forces de défense ont aussi empêché des vols de pétrole d’une valeur estimée à 170 000 dollars dans le delta du Niger, une région clé pour l’économie nigériane et un foyer de violences liées à l’exploitation des ressources naturelles.
Ces succès de l’armée s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes, notamment dans le nord-est et le delta du Niger, où les groupes terroristes, les milices locales et les criminels prospèrent. Le pays, déjà confronté à des défis économiques importants, lutte également contre des insurrections menées par des groupes comme Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Ces derniers sont responsables de nombreuses attaques contre les civils et les infrastructures, en plus de l’augmentation des vols de pétrole qui déstabilisent encore davantage l’économie nationale.
L’issue de ces opérations militaires semble encourager les autorités, mais la question demeure de savoir si ces succès seront durables. La lutte contre les terroristes et les criminels dans le delta du Niger et d’autres régions du pays risque de se prolonger, compte tenu de la nature décentralisée et complexe de ces groupes. À long terme, les experts estiment que les forces de sécurité devront adopter une approche plus intégrée, en associant des solutions militaires à des initiatives politiques et économiques pour adresser les causes profondes de l’instabilité.
Des habitants du delta du Niger, zone stratégique et riche en ressources pétrolières, ont exprimé leur soulagement face à l’intensification des opérations militaires, mais aussi leurs craintes quant à la persistance des menaces. “Les attaques ne cessent de reprendre dès que l’armée quitte certaines zones”, confie un résident local. Les civils restent ainsi dans une position précaire, pris entre les violences des groupes armés et les répercussions des actions militaires.
L’enjeu des vols de pétrole reste central dans cette dynamique de violences. Selon des analystes, les groupes terroristes et criminels se financent en partie par ces activités illégales, qui privent l’État nigérian d’importantes recettes fiscales. Les autorités doivent donc intensifier les efforts pour sécuriser les infrastructures pétrolières tout en améliorant la gouvernance dans les zones riches en ressources naturelles.