En République Démocratique du Congo, un ambitieux projet visant à extraire des milliers d’enfants des mines de cobalt et à les réinsérer dans le système éducatif est en passe d’atteindre ses objectifs. Initié en 2019 et financé par le Fonds africain de développement à hauteur de 78 millions de dollars, le Projet d’appui au bien-être alternatif des enfants et jeunes dans les mines de cobalt (PABEA-Cobalt) a déjà produit des résultats impressionnants, en amenant un grand nombre d’enfants à abandonner les mines pour les bancs de l’école et en orientant les jeunes vers l’agriculture.
Selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement, 9 016 enfants, dont près de la moitié sont des filles, ont été retirés des mines, et 3 235 jeunes ont été réorientés vers des activités agricoles. Ce succès notable s’accompagne de la réinscription scolaire de plus de 4 000 enfants, témoignant d’un impact significatif sur l’amélioration de leur qualité de vie et de leur éducation.
La présence d’enfants dans les mines artisanales de cobalt, alimentée par la pauvreté des ménages et le manque d’infrastructures sociales, posait un défi majeur. Le PABEA-Cobalt, en identifiant ces causes profondes, a mis en place une stratégie d’intervention inclusive, impliquant divers acteurs locaux, pour s’attaquer efficacement à ce problème.
Le projet a su convaincre par une approche holistique, combinant la réinsertion sociale et scolaire des enfants à la reconversion socioéconomique de leurs familles dans l’agrobusiness. L’implantation de centres de promotion de l’entrepreneuriat en agrobusiness et la distribution de kits scolaires ont facilité le retour à l’école des enfants et leur adaptation, tout en assurant la durabilité du projet.
L’attrait des jeunes pour l’agriculture, vue comme une alternative sûre et viable à l’exploitation minière, s’explique par la prise de conscience des risques liés à cette dernière. La mise en place d’infrastructures agricoles a renforcé leur désir de reconversion, témoignant d’un changement d’orientation professionnel et de vie.
La proposition d’étendre la durée du projet pour finaliser la construction de centres de formation professionnelle souligne l’engagement continu envers l’amélioration des conditions de vie des jeunes. Une stratégie de communication efficace, utilisant divers canaux, a également joué un rôle crucial dans la réussite du projet, en assurant une large sensibilisation et adhésion des communautés concernées.