Le 27 janvier, après une offensive éclair de quatre jours, le groupe armé M23 a annoncé avoir pris le contrôle de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce développement marque une intensification dramatique du conflit dans cette région frontalière du Rwanda, déjà marquée par des décennies de violences.
Des échanges de tirs nourris et des bombardements ont opposé l’armée congolaise aux positions du M23 à Gisenyi, au Rwanda, pendant plusieurs heures. Cette situation chaotique a provoqué un exode massif : des dizaines de milliers d’habitants fuient la ville de Goma. L’aéroport international, les voies lacustres et les principales routes de la région ont été bloqués, paralysant davantage la zone.
La prise de Goma intervient dans un contexte marqué par une détérioration des relations entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse régulièrement Kigali de soutenir le M23, un groupe majoritairement composé de Tutsis congolais. Ces allégations, longtemps niées par Kigali, ont été renforcées par les déclarations récentes du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui a pointé la responsabilité du Rwanda dans les affrontements.
Face à cette crise, une réunion d’urgence de la Communauté d’Afrique de l’Est est prévue le 29 janvier. Les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame y participeront, sous la médiation de leur homologue kényan William Ruto. L’objectif sera de discuter des moyens pour désamorcer cette escalade et restaurer une stabilité précaire dans la région.
L’État congolais, par la voix de son porte-parole, affirme travailler activement pour éviter un carnage et des pertes massives en vies humaines. Par ailleurs, la communauté internationale observe de près l’évolution de la situation, mais le silence de Kigali sur les derniers événements suscite des interrogations.
Sur le terrain, la crise humanitaire s’aggrave. Les civils déplacés, privés d’accès aux infrastructures essentielles, se retrouvent dans une situation de grande précarité. Les acteurs humanitaires redoutent une catastrophe de grande ampleur si des corridors sécurisés ne sont pas rapidement mis en place. Cette nouvelle escalade met en lumière l’urgence d’une solution durable à un conflit qui, depuis des années, déstabilise toute la région des Grands Lacs.