Le pouvoir tchadien de transition a choisi la fermeté, après les manifestations de samedi contre l’ingérence de la France dans la politique intérieure du pays. Les manifestations, au départ pacifique et à l’appel de Wakit Tama, la coalition des associations et partis politiques opposés à la junte, ont dégénéré. Lundi, des élèves se sont joints à la contestation.
Les grands établissements scolaires de la capitale tchadienne n’ont pas eu cours lundi. Très tôt, des élèves ont envahi les rues, scandant des slogans hostiles à la France, brûlant des pneus au passage.
Les manifestations ont atteint les provinces. Les villes d’Abeché, Ati et Oum-Hadjer ont enregistré des actes de vandalisme contre des stations-services portant la marque du pétrolier français Total. Lequel a annoncé qu’il déposera une plainte contre X pour destruction de biens.
Quatre des cinq leaders d’opinion interpellés samedi après les premiers actes de vandalisme ont été placés sous mandat de dépôt, lundi, par le procureur. On compte parmi eux, un avocat, le secrétaire général de la plus grande centrale syndicale et un ancien ministre. Le porte-parole de Wakit Tama, Me Max Loalngar, convoqué lui aussi par la police, ne s’est pas présenté.
Le président du conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby a profité de la réunion mensuelle de sécurité lundi pour appeler à plus de fermeté contre les casseurs qui sapent, selon lui, les efforts du gouvernement pour maintenir la paix.